Volume 2, no 2

 

 

SPÉCIAL HAÏTI

 

29 janvier 2010

 

Bonjour,

Cette semaine, je vous offre un bulletin spécial sur Haïti. Je vous rapporte la réalité des personnes handicapées là-bas après le tremblement de terre du 12 janvier. 

 

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UN PROGRAMME POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES EST ENSEVELI SOUS LES DÉCOMBRES

25 janvier 2010
Par John Ibbitson

 

JACMEL, HAÏTI – Marika MacRae attend avec ses deux jeunes enfants à l’aéroport de Jacmel dans l’espoir de trouver des places sur un vol vers le Canada. Ses papiers sont en ordre, mais il y a peu de places disponibles. Peut-être partira-t-elle aujourd’hui, peut-être demain. 

La directrice de Pazapa (pas-à-pas en créole), un programme pour les enfants handicapés qui a été mis sur pied à Jacmel, une ville ravagée par le tremblement de terre située à 80 kilomètres de Port-au-Prince, tient à préciser qu’elle sera bientôt de retour.

« C’est ma maison », a dit plus tôt Mme MacRae à l’extérieur de sa demeure endommagée. « C’est moi. » 

Mais, pour l’instant, elle et ses enfants ont besoin de quitter Haïti, au moins pendant un moment.

« Tout le monde a été profondément ébranlé », dit-elle.  « Nous avons perdu une partie de nous-mêmes. Nous sommes tous instables. »

Mme MacRae a hérité Pazapa de sa mère, Jane MacRae, qui a fondé l’organisme de bienfaisance en 1987 après son arrivée à Haïti. Marika MacRae, bien que née au Canada, a vécu la majeure partie de sa vie en Haïti. Quand Janet MacRae est décédée il y a quelques années, Mme MacRae a pris la relève.

À Haïti, les enfants mentalement ou physiquement handicapés n’ont pas la vie facile. Beaucoup de parents très pauvres et profondément croyants considèrent la naissance d’un enfant handicapé comme une malédiction, une punition de Dieu. Ils cachent leurs enfants, font semblant qu’ils n’existent pas.

 

Même les moins superstitieux voient ces enfants comme une charge. Comme ils ne seront pas capables de travailler, de contribuer au revenu familial, on leur donne moins de nourriture, moins de soins, moins d’amour.

Pazapa existe pour ces enfants. Il offre des programmes d’éducation spéciale pour les personnes handicapées mentales. Il y a une école pour les sourds. Des chirurgiens bénévoles sont venus corriger des pieds bots. Il existe des programmes de physiothérapie, des programmes de nutrition et des programmes de sensibilisation pour aider les parents à accepter et prendre soin de leurs enfants handicapés. Les enfants acquièrent des compétences, telles que le séchage de fruits, afin de prouver leur utilité pour la famille. Environ 120 enfants reçoivent une assistance à un moment ou l’autre.

« Pour ceux qui reçoivent nos services, la vie est très différente », dit Mme MacRae. « Sans nous, ils seraient cachés dans un coin, sans nourriture. » 

Le programme opère à partir de deux bâtiments loués, au centre-ville de Jacmel. Au moment du séisme, les enfants venaient de partir pour la journée; heureusement pour eux, car le mur arrière d’un bâtiment s’est effondré. Les deux immeubles sont condamnés. « Les enfants sourds sont les plus chanceux », croit Mme MacRae. « Ils ne pouvaient pas entendre ce qui se passait. » 

La première priorité était de s’assurer que les enfants étaient en sécurité. Les vingt employés permanents du centre sont allés aux nouvelles et ont appris que tous les enfants sont sains et saufs et hors de danger.

Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Sans possibilités de communiquer avec l’extérieur, il n’y a pas moyen de trouver de l’argent pour acheter de la nourriture. Avec les deux bâtiments inutilisables, il n’y a pas d’endroit pour remettre en marche le programme.

Comme la priorité du gouvernement est de répondre aux besoins urgents, il n’y a actuellement pas d’espoir d’obtenir des locaux et installations temporaires – même pas une tente dans un champ.

 

En retournant au Canada, elle a l’intention d’organiser des collectes de fonds pour bâtir un nouveau foyer permanent et reprendre les activités du centre. « Pazapa continuera », d’affirmer Mme MacRae. « L’organisme connaîtra un nouveau départ. »

Mais cela est incertain. Une grande partie de Jacmel est ruinée. Il y a tant de besoins. Et les enfants handicapés ne sont pas une priorité.

Durant l’entrevue, Mme MacRae passe de la détermination au désespoir. « Je suis totalement impuissante en ce moment », dit-elle. « Il n’y a plus de place pour nous. » 

Les enfants qu’elle reçoit, et leurs parents, sont tout aussi impuissants.

Source : http://www.ilcanada.ca/article/un-programme-pour-les-enfants-handicapandeacutes-durement-andeacutebranlandeacute-malgrandeacute-les-obstacles-550.asp

 

 

Nous sommes chanceux au  Québec, la société a évolué face à nous, les personnes handicapées, à comparer à là-bas qui traitent les personnes handicapées comme des nuissances. Ce texte me fait réfléchir et vous?

Bon week-end.

Francis