2 juillet 2010
LA FÊTE NATIONALE DE 1834 À 2009
Les origines de notre Fête nationale remontent à des temps immémoriaux, où les peuples célébraient le solstice d’été. La coutume de cette fête païenne voulait qu’un grand feu de joie soit allumé afin de symboliser la lumière qui était à son apogée. Puis, en Europe, principalement en France, on a plus tard associé à cette fête Jean, le cousin de Jésus, surnommé « le baptiste », ayant le premier reconnu puis baptisé le Christ. Ainsi, on faisait le lien entre la lumière et saint Jean Baptiste.
Le 24 juin 1834, Duvernay organise un banquet dans les jardins de l’avocat John McDonnell (futur site de la gare Windsor), afin, entre autres, de concrétiser son projet. Une soixantaine de personnes participent à ce banquet, dont les plus connues, outre les hôtes eux-mêmes, sont le maire de Montréal, Jacques Viger, Louis-Hippolyte Lafontaine, Thomas Brown, Édouard Rodier, George-Étienne Cartier et le Dr Edmund O’Callaghan. Plusieurs toasts sont portés au Parti patriote, aux États-Unis, à l’Irlande et aux 92 Résolutions.
« La plus grande gaité régna pendant toute la soirée. Le dîner préparé par Jehlen était splendide. Les tables étaient placées dans le jardin de M. McDonell, avocat, qui avait eu la politesse de l’offrir pour cette fête champêtre. Les lumières suspendues aux arbres, la musique et l’odeur embaumée que répandaient les fleurs, la beauté du site, tout tendait à ajouter aux charmes du spectacle.
Cette fête, dont le but est de cimenter l’union entre les Canadiens, ne sera point sans fruit. Elle sera célébrée annuellement comme Fête Nationale, et ne pourra manquer de produire les plus heureux résultats. »
Extrait de l’article de Ludger Duvernay « Banquet de St. Jean-Baptiste », paru dans le journal La Minerve, le 26 juin 1834.
Ce banquet est un véritable succès et les journaux encouragent les gens à fêter la « Saint-Jean-Baptiste » dans leur village à l’avenir afin de favoriser l’union des Canadiens-français. Duvernay gagne son pari : l’année suivante, les célébrations de la fête nationale se répandent. En effet, on note des célébrations dans bon nombre de villages, dont Debartzch (aujourd’hui Rougemont), Saint-Denis, Saint‑Eustache, Terrebonne et Berthier. La feuille d’érable devient le symbole du Bas-Canada.
Duvernay organise aussi le banquet de la Saint-Jean-Baptiste en 1835.
Puis en 1836, il y a dissension au sein du Parti patriote. Les modérés et radicaux ne s’entendent plus et deux banquets sont organisés : un chez McDonnell pour les modérés et un à l’hôtel Rasco pour le groupe de Duvernay. En 1837, après avoir reçu les 10 résolutions de Russell, en réponse aux 92 Résolutions proposées, le Parti patriote propose de boycotter les produits importés en guise de protestation. Cette année-là, c’est dans cette ambiance que la Saint-Jean-Baptiste se déroule. Durant le banquet, les produits locaux sont de mise et les leaders du Parti patriote encouragent le peuple à les imiter.
Après les événements de 1837-1838, les Canadiens français doivent s’unir pour éviter l’assimilation. C’est ainsi que naissent de multiples Sociétés Saint-Jean-Baptiste sur le territoire. Pendant une centaine d’années, les sections locales ou paroissiales n’ont presque aucun lien entre elles, si ce n’est celui du nom.
Duvernay s’exile enfin en 1837 et ne revient au pays qu’en 1842. Dès son retour, il ressuscite La Minerve, interdite de publication durant la répression de l’armée à la suite des Rébellions. Le journal, désormais plus modéré, est au service du parti de Louis-Hippolyte Lafontaine, puis des conservateurs de George-Étienne Cartier.
Le 9 juin 1843, Duvernay fonde l’Association Saint-Jean-Baptiste et invite publiquement la population à célébrer la fête nationale des Canadiens français, qu’il enrichit lui-même de la devise « Rendre le peuple meilleur ». C’est cette année-là à Montréal que s’est tenu le 1er défilé à grand déploiement. C’est donc de cette époque que datent nos célèbres défilés de la Saint-Jean.
Au tout début du 20e siècle, la fête de la Saint-Jean était principalement célébrée à Montréal et à Québec, mais au fil des années, elle prit de l’ampleur dans plusieurs régions du Québec. On a dû toutefois attendre 1925 avant que la Saint-Jean ne devienne une fête officielle et soit déclarée, par la législature du Québec, comme étant un congé férié. Dès l’année suivante, et pour toutes celles qui suivront, cette journée devint l’occasion de se rassembler et de témoigner de la vitalité et de la richesse culturelles de la nation canadienne-française. C’est aussi à partir de ce moment que la Saint-Jean-Baptiste prit véritablement son envol et que l’on assista à des défilés dans plusieurs villes. Évidemment, dans un Québec extrêmement religieux, on ne pouvait dissocier la religion de cette fête. Le petit Saint-Jean-Baptiste, blond et frisé, avait sa place de choix dans les festivités, surtout dans les défilés.
En 1947, neuf Sociétés Saint-Jean-Baptiste se réunissent en congrès à Sherbrooke et décident de fonder la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec. Les fondateurs se donnent pour premier objectif de grouper sous une même bannière toutes les Sociétés Saint-Jean-Baptiste existantes, d’en fonder de nouvelles au fur et à mesure des possibilités et enfin de travailler à l’unification d’une pensée nationale saine et robuste.
Sitôt fondée, la Fédération participe à une vaste campagne qui mènera à l’adoption, le 21 janvier 1948, du fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec. Pour la première fois cette année-là, la fête de la Saint-Jean-Baptiste est célébrée partout avec le fleurdelisé. Rapidement, le drapeau devient un puissant symbole de l’appartenance au Québec.
Au tournant des années 1950, les fêtes de quartier se multiplient à Montréal. Des soirées de danse sont organisées au son de chansons traditionnelles.
À la fin des années 1950, la Fête nationale est devenue un moment très important de l’année. Les défilés de Montréal et de Québec rassemblent des foules impressionnantes.
Dans les années 1960, outre à Montréal et à Québec, les feux de joie et les défilés attirent les foules. On note de grands rassemblements, entre autres à Shawinigan, Trois‑Rivières, Alma, Drummondville, Lac-Mégantic, Asbestos et Victoriaville.
Les années 1960 et 1970 sont le théâtre de changements profonds dans les célébrations de la Saint‑Jean. Certaines représentations traditionnelles se transforment, et les aspects historiques et religieux s’effacent au profit des représentations culturelles et artistiques contemporaines. Toutefois, les feux d’artifice et les feux de joie continuent à animer la nuit. Les feux de joie surtout sont porteurs d’une signification de partage et de solidarité et, s’ils sont présents dans toutes les régions, le plus connu d’entre eux est organisé à Québec sur les plaines d’Abraham.
En 1972, la Fédération des Sociétés Saint-Jean-Baptiste du Québec devient le Mouvement national des Québécois. Il compte alors 15 Sociétés affiliées, dont la plupart changent également de nom pour devenir des Sociétés nationales des Québécois. Au début des années 1970, les organisateurs des célébrations essaient de trouver de nouvelles formules pour que le plus grand nombre possible puisse jouir de la fête. Les bals populaires, les messes sur les parvis des églises et les nombreux spectacles en plein air cherchent à intégrer les Québécois de tous les milieux.
En 1975, l’enthousiasme conquiert les foules. Gilles Vigneault lance sa désormais célèbre chanson « Gens du pays » et Ginette Reno interprète la chanson de Ferland « Un peu plus haut, un peu plus loin ». Puis en 1976, le grand spectacle des plaines d’Abraham passe à la postérité sous le nom de « 1 fois 5 ». Il est présenté deux jours plus tard à Montréal et remporte le succès que l’on connaît.
En 1977, le gouvernement dirigé par René Lévesque proclame le 24 juin jour de la Fête nationale du Québec. Cette journée sera désormais fériée et chômée et surtout, elle sera la fête de toutes les personnes habitant le Québec. Ce faisant, le 24 juin n’est plus associé exclusivement aux personnes pratiquant la religion catholique, mais revêt un aspect ouvert et laïque.
En 1978, le gouvernement du Québec crée la Corporation des fêtes du 24 juin et le Comité organisateur de la Fête nationale du Québec afin de favoriser la participation de toutes les régions du Québec. Pour ce faire, il développe le « Programme gouvernemental d’assistance financière aux manifestations locales ». La population est invitée à soumettre des projets pour fêter son appartenance à la nation et développer sa fierté nationale.
En 1984, le Mouvement national des Québécoises et Québécois obtient le mandat de coordination de la Fête nationale du Québec et la gestion du Programme d’assistance financière qu’il partage avec ses Sociétés nationales et Sociétés Saint-Jean-Baptiste affiliées, rejoignant ainsi la population de toutes les régions du Québec. Le MNQ détient toujours ce mandat qu’il remplit avec rigueur et transparence, efficacité et surtout, avec fierté!
En 2005, le Comité de la Fête nationale à Montréal, la Société pour la diffusion de la culture autochtone Terres en vue et le Mouvement national des Québécoises et Québécois s’unissent pour fonder le Solstice des Nations. La principale vocation du Solstice des Nations est de créer des rapprochements entre les festivités du peuple autochtone et du peuple québécois. Des représentants des communautés québécoise et autochtone se réunissent pour célébrer le début du cycle solaire en allumant le feu de l’amitié, le 21 juin, à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones. Les braises de ce feu sont ensuite transmises aux organisateurs de la Fête nationale et servent à allumer le grand feu de joie du 23 juin, sur les plaines d’Abraham à Québec. À la fois symbolique et festif, le Solstice des Nations vise à créer des rapprochements et renforcer les liens d’amitiés entre les Québécois et les Autochtones du Québec.
La Fête nationale aujourd’hui… En bref !
La Fête nationale du Québec, c’est :
En 2009, au moment de marquer le 175e anniversaire de la Fête nationale du Québec, le Mouvement national des Québécoises et Québécois célèbre ses 25 ans à titre de coordonnateur principal de la Fête.
Il décide alors de créer le prix « Artisan de la Fête nationale », pour souligner l’apport inestimable de ceux et celles qui, à travers leur contribution, donnent un sens à notre Fête. Il remercie de cette façon les milliers de bénévoles qui s’activent chaque année pour faire un succès des célébrations de la Fête nationale du Québec.
Source : http://www.fetenationale.qc.ca/
DÉCIDER DE CHANGER
Une course de F1, voilà à quoi ressemblait ma vie ces derniers mois. Roulant à vive allure, j’enchaînais conférences, travail de bureau, écriture, planification stratégique, négociation et apparitions télé. Y’a pas à dire, je vivais le rêve, MON rêve, celui de faire ce que je voulais dans la vie… presque sans compromis! Par contre, sur la grosse adrénaline, j’étais à deux doigts de perdre mon point de repère le plus important… celui de Ralentir pour Réussir! J’étais bien trop affairé à répondre aux demandes de tout un chacun et à dire OUI tout le temps!
Et je réfléchis chez moi : « Merde c’est pas croyable… pas encore! Je cours encore comme un fou. OK, faire des compromis pour bâtir son business, je peux comprendre, mais vouloir faire plaisir à tout le monde… là c’est trop! Il va falloir que j’apprenne à dire NON et à poser mes limites… il faut absolument que je décide de me choisir un peu plus sinon je vais y laisser ma peau! ». Je ne sais pas pour vous, mais personnellement je trouve que c’est parfois tout un défi de dire NON!
Et cette réflexion s’est métamorphosée en décision, celle de me choisir, de penser un peu plus à moi en premier. Quitte à déplaire, à ce qu’on m’aime moins, à ce qu’on me juge, j’allais prendre MA place, pas celle des autres, simplement la mienne… Au début j’étais mort de trouille. C’est que, voyez-vous, j’avais tellement besoin qu’on m’aime que j’étais prêt à m’oublier pour répondre aux besoins d’autrui.
Heureusement, décidé comme j’étais, j’ai commencé à agir en fonction de mes choix en faisant le ménage dans ma vie, mes priorités, mes relations, mon travail… j’ai épuré! Progressivement, quelque chose d’extraordinaire s’est produit, je n’ai plus senti le besoin d’agir en fonction des autres. Évidemment, je suis resté le même gars sensible, sympa et à l’écoute, mais par choix cette fois. Prioriser tout le monde avant moi et à mon détriment, c’était fini! Je m’étais enfin libéré du réflexe de plaire à tout prix, de la recherche d’un « fix » d’amour (bien souvent éphémère et superficiel de toute façon). Depuis, je me sens léger à un tel point que c’en est difficile à expliquer… ma vie a changé parce que j’ai changé!
Mes amis, ce qui nécessite du temps ce n’est pas le changement, c’est la préparation au changement. Décider de changer ça prend 5 secondes! Cet été, je vous encourage à penser à vous, à vous choisir, à investir du temps pour réfléchir à ce qui vous rend heureux et aussi à ce qui pollue votre vie… et à faire du ménage, à vous choisir. Parce que, parfois quand on dit OUI aux autres, c’est à soi-même que l’on dit NON! Bonne réflexion…
Texte de David Bernard, conférencier (beauté au banquier)
LA FÊTE DU CANADA
Généralités
Le 20 juin 1868, une proclamation signée par le gouverneur général, lord Monck, enjoignait à tous les sujets de Sa Majesté, partout au Canada, de célébrer ensemble, le 1er juillet, jour anniversaire de l’union des provinces en une fédération appelée Canada, en vertu de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique.
Une loi fédérale de 1879 fit du 1er juillet un jour férié sous la désignation de « jour anniversaire de la Confédération » (plus tard « fête du Dominion »).
Aucun document ne mentionne de cérémonies après ce premier anniversaire, si ce n’est lors du 50e anniversaire de la Confédération, en 1917. À ce moment, le palais du Parlement, alors en construction, fut dédié aux Pères de la Confédération et au courage des Canadiens qui avaient combattu dans la Grande Guerre, en Europe.
La célébration suivante eut lieu en 1927, à l’occasion du 60e anniversaire de la Confédération. Les points saillants furent alors la pose de la pierre angulaire de l’édifice de la Confédération, rue Wellington, par le gouverneur général, et l’inauguration du carillon de la tour de la Paix.
Depuis 1958, le gouvernement organise annuellement la célébration de la fête nationale du Canada, dont il confie la coordination au secrétaire d’État du Canada. Le déroulement habituel prévoit un salut au drapeau l’après-midi dans les parterres de la colline du Parlement, une cérémonie du crépuscule pendant la soirée, suivie d’un concert de musique militaire et de feux d’artifice.
L’année 1967, centenaire de la Confédération, fut aussi marquée de façon spéciale. Sa Majesté la reine Elizabeth II a participé aux célébrations, et, encore une fois, la colline du Parlement a servi de décor à une cérémonie de grande envergure.
Depuis 1968, un grand spectacle multiculturel et professionnel est présenté sur la colline du Parlement. Ce concert est télédiffusé dans tout le pays. Jusqu’à 1975, les principales célébrations (sous l’appellation de « Festival Canada ») se tenaient dans la région de la capitale nationale pendant tout le mois de juillet et comportaient de nombreuses activités culturelles, artistiques et sportives, ainsi que la participation de diverses municipalités et associations bénévoles. Cette célébration fut annulée en 1976, puis reprise en 1977.
Une nouvelle formule fut élaborée en 1980. Le comité national (groupe chargé par le gouvernement fédéral de planifier les célébrations de l’anniversaire du Canada) commença alors à encourager et à soutenir financièrement la mise sur pied, un peu partout au Canada, de festivités locales. Des « fonds de démarrage » furent alors distribués pour soutenir les activités populaires et les spectacles d’amateurs organisés par des groupes de bénévoles dans des centaines de localités. La même méthode fut retenue pour les célébrations de 1981, avec, en plus, des feux d’artifice dans 15 villes importantes du pays.
Le 27 octobre 1982, le 1er juillet, qui jusque-là s’appelait « fête du Dominion », devint officiellement la « fête du Canada ».
Depuis 1985, des comités de la fête du Canada existent dans chaque province et territoire, avec mission de planifier, d’organiser et de coordonner les célébrations locales. Le Ministère fournit des subventions à ces comités.
Source : www.pch.gc.ca
« UN FAUTEUIL POUR LA VIE » : ROMAN D’UNE VIE EN OR
Publié le : 27/04/2010
Auteur(s) : Emmanuelle Dal’Secco
Résumé : 40 ans d’actions en faveur des sportifs handicapés. Voici le palmarès d’André Auberger, président de Handisport pendant 27 ans, lui-même paraplégique, qui publie un ouvrage autobiographique « Un fauteuil pour la vie ».
André Auberger est l’une des figures emblématiques du sport pour les personnes handicapées.
Bâtisseur de la Fédération française handisport il y a 27 ans, premier dirigeant handicapé à intégrer le Comité national olympique en 1982 puis trésorier, fondateur du Comité paralympique international en 1989, commandeur de la Légion d’honneur en 2007, il multiplie des casquettes et les hommages. Une vie militante et sportive, 40 ans de combats en faveur de sportifs handicapés qu’il retrace dans un livre autographique « Un fauteuil pour la vie, de la guerre d’Algérie à l’idéal olympique ». Sorti il y a quelques mois, André accompagne cet ouvrage dans une vaste campagne de promotion à travers toute la France. L’occasion de faire taire le président pour donner la parole à l’écrivain.
Handicap.fr : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cette autobiographie?
André Auberger : J’avais participé, en 2005, à la rédaction de « La même flamme », un beau livre sur les 50 ans de Handisport. Par la suite, le directeur du Cherche midi m’a dit : « Vous avez réalisé beaucoup de choses dans votre vie, pourquoi ne pas en faire un livre? ». C’était en 2006, l’idée ne m’intéressait pas vraiment. Mais à force de relances… La sortie était prévue pour les JO de Pékin mais j’ai pris un peu plus de temps. J’ai un peu grogné au début mais c’est devenu plus facile dès l’instant où je me suis réellement plongé dedans. Et puis je me suis fait aider par un ami.
H : Votre livre s’intitule « Un fauteuil pour la vie », celui que vous a donné la France, après votre blessure sous les drapeaux en Algérie en 1962. Doit-on y voir un certain cynisme?
AA : Non, je n’ai jamais eu d’état d’âme par rapport à mon handicap. Cette expression est une plaisanterie. En tant que blessé de guerre, nous avions droit à l’affectation gratuite d’un fauteuil, même si j’arrivais à me déplacer avec des cannes. Je suis même resté debout le jour de mon mariage… parce que je n’arrivais pas à me lever et m’asseoir! C’est le sport qui m’a donné ma force. Et puis c’est aussi cette blessure qui m’a permis de rencontrer ma femme alors qu’elle était infirmière au Val de Grâce. 44 ans de mariage!
H : Quelle est votre plus belle émotion sportive?
AA : J’ai vécu un grand moment lors d’une épreuve destinée aux athlètes paralympiques dans le cadre du Championnat du monde d’athlétisme de Paris en 2003. Joël Jeannot, meilleur coureur sur 1500 m en fauteuil, a remporté la médaille d’or haut la main. Alors, de voir les 72 000 spectateurs du Stade de France se lever pour applaudir un athlète handicapé, ca fait chaud au cœur.
H : À l’inverse, qu’elle a été votre plus grande déception?
AA : C’était plutôt un drame ! Nous l’appelons « Le désastre de Singapour »! Le 5 juillet 2005, Paris défend sa candidature pour les JO de 2012. Le comité d’évaluation dit qu’elle doit l’emporter devant Londres. Vous connaissez la suite… Je n’ai jamais pu le digérer, et c’est pourquoi j’ai décidé de quitter mes fonctions de président de Handisport puis du Comité national olympique (en 2009). Le 5 mai 2007, le même jour que Jacques Chirac!
H : Le dossier de candidature français était-il plus favorable aux athlètes handicapés que celui de Londres?
AA : Londres n’était certainement pas aussi avancé que Paris dans ce domaine. Nous avions prévu un village olympique fabuleux, dans Paris intra-muros, à 20 minutes des Champs-Elysées. Mais surtout, nous avions obtenu que tous les transports soient accessibles en 2010-2011. C’était la France entière que l’on faisait bouger, avec un impact phénoménal sur la vie des Français, en particulier handicapés.
H : Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier?
AA : La Résidence internationale de Paris, inaugurée en 1993, un projet un peu fou, qui compte 300 lits, 14 salles de réunions et qui peut accueillir des sportifs handicapés comme valides. Mais il y a aussi un dossier que j’ai défendu avec Jean-François Lamour, qui permet aujourd’hui aux médaillés d’or paralympiques de toucher 50 000 €, au même titre que les valides.
H : Depuis que vous avez quitté vos fonctions, que faites-vous de vos journées?
AA : Je poursuis mes activités dans différentes associations, notamment une qui me tient particulièrement à cœur « Sport sans violence et pour le fair-play », qui tente de lutter contre toute forme de discrimination dans le sport, qui touche souvent les enfants, les femmes et, bien sûr, les personnes handicapées.
H : Y-a-t-il un dossier qui vous tient plus particulièrement à cœur?
AA : Oui, celui de la prise en charge sportive des élèves handicapés dans l’Éducation nationale. Il y a vingt ans, la plupart des gamins étaient scolarisés dans des établissements spécialisés, avec des activités sportives adaptées. Mais depuis que l’intégration dans le milieu ordinaire s’est généralisée, le sport scolaire n’a pas progressé. Les profs ne sont pas formés à ce type d’accueil et les installations sportives ne sont pas adaptées. Pour ceux qui sont en fauteuil ou malvoyants : c’est la perm’ ou la dispense! La situation actuelle est pour moi une grande douleur, car j’ai toujours adoré les enfants.
À lire :
« Un fauteuil pour la vie, de la guerre d’Algérie à l’idéal olympique », André Auberger, éditions Le Cherche midi, 17 € (les droits d’auteur sont intégralement reversés à la Fédération Handisport)
Source : http://informations.handicap.fr/art-actualites-1.0.0.0-3244.php
Raymond Cyr
VIGNETTE D’ACCOMPAGNEMENT POUR LES LOISIRS
Pour de l’information sur la vignette d’accompagnement tourisme, loisirs (VATL) : http://www.vatl-tlcs.org/
Henriette
Prenez note que je prends vacances et je vous reviendrai en août. D’ici-là, vous pouvez me faire parvenir vos textes et photos; je les conserverai.
Francis