L’éducation populaire autonome comme moteur de changement

COMMUNAUTAIRE/ÉDUCATION

L’éducation populaire autonome comme moteur de changement

-Mathilde Tremblay, mai 2021-

escalier vers une idée
Handi-capable, un organisme ayant pour objectif de venir en aide aux personnes ayant un handicap physique, est l’une des rares organisations en Estrie utilisant le concept d’éducation populaire autonome pour propulser ses projets et servir ses membres. Ce mode de fonctionnement lui permet de répondre aux besoins des gens d’une toute autre manière que celle engendrée par la plus conventionnelle relation prestataire-organisme que l’on retrouve dans les associations d’aide. Ainsi, Handi-capable, par son approche différente, assure une fonction complémentaire aux autres organismes. Alors, comment se traduit l’éducation populaire autonome chez Handi-Capable et quel impact cette démarche peut-elle avoir sur une communauté?

L’éducation populaire autonome et ses avantages

Le Carrefour de Participation Ressourcement et Formation décortique l’éducation populaire autonome en ses trois principes. D’abord, un organisme utilisant cette approche vise l’éducation de ses membres et de la population concernant un enjeu de justice sociale. Ensuite, cette démarche doit partir du peuple et non d’une gouvernance et est donc dite populaire. Finalement, elle est décrite comme autonome, car elle n’apporte aucune obligation autre que celles choisies collectivement.

Ainsi, Handi-capable créer des projets collectifs à partir des besoins des personnes ayant un handicap physique qui seront menés par ces mêmes personnes. L’objectif est d’améliorer la vie de ces gens, mais, également, d’engendrer une transformation de la perception que la société a de l’incapacité physique. À travers ces projets, l’organisme souligne la créativité, l’autonomie, la débrouillardise de ses membres. Cela permet au public de percevoir les gens ayant un handicap comme des personnes travaillantes et capable de mener à bien leurs ambitions.

Une réelle différence

Handi-Capable s’attaque au manque de connaissances que plusieurs citoyens ont en ce qui concerne le handicap. En effet, Raymond Cyr, directeur général de Handi-Capable, note une certaine ignorance de la population à ce sujet : « Lorsque l’on dit ‘’personnes handicapées’’, le public s’en sert comme un fourre-tout. Il confond tout aussi bien les handicaps : physiques, intellectuels et psychiques. » Il affirme que cette généralisation entraine une difficulté d’employabilité pour les personnes à mobilité réduite, car les employeurs ne sont pas au courant des réelles capacités de ces gens ni de leurs réelles limitations. Il remarque que les opportunités d’emplois pour eux sont très limitées et que, souvent, ils doivent « prendre ce qui passe ».

Par l’éducation populaire autonome, Handi-Capable vise une transformation de la perception que les citoyens ont des gens ayant une limitation physique. En encourageant les projets de vie de ces gens, l’organisme montre au public que les personnes à mobilité réduite peuvent tout aussi bien aller à l’université, travailler, habiter en communauté, jardiner, aider la cause écologique, etc.