Le 2 pour nous deux – Maurice Richard

Le 2 pour nous deux – Maurice Richard

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Maurice est un chercheur autodidacte et défenseur de la condition des personnes handicapées.

Pour rejoindre Maurice, téléphonez au bureau administratif au 819 542 1136 ou écrivez à [email protected]

Je lui ai demandé de me parler de sa jeunesse. Il m’a raconté…

Je suis né à Magog. Nous sommes déménagés à Milan quand j’avais six mois. Nous demeurions sur un lot de colonisation. Mon frère et moi avons joué dans les bois et la rivière qui traversait le lot. Nous avions une vache, un cheval, et à chaque année nous élevions un cochon. À neuf ans, notre maison est passée au feu. Nous avons demeuré au village. Là, nous avons joué avec des amis que nous fréquentions à l’école du village, car nous demeurions dans un rang. Nous y sommes demeurés de mai à la fin d’août. Nous sommes déménagés à Lac-Mégantic pour l’entrée des classes en septembre. Nous avons demeuré un an et demi dans la paroisse de Fatima. Nous sommes déménagés dans la paroisse de Ste-Agnès, toujours à Lac-Mégantic, où j’y ai passé mon adolescence.

Je lui ai demandé de me raconter sa plus belle expérience…

En fait, j’en ai deux. La première est celle d’avoir assisté à la naissance de ma fille. Rares sont les pères qui ressortent de cette expérience sans en avoir de grandes émotions et des larmes plein les yeux. Fasciné devant mon épouse, sa force et ce petit être plein de vie, les yeux tout grands ouverts, qui examine avec avidité tout ce qui l’entoure.

La deuxième, c’est un vol en planeur. J’étais en visite chez mon beau-frère à St-Liboire. Près de là, il y a une école de vol à voile. Les planeurs virevoltaient haut dans le ciel au-dessus de nos têtes. Je suis allé voir cette base de planeur. Un moniteur m’a offert de monter avec lui. Après m’être trouvé des aides, je me suis fait embarquer dans le planeur. Remorqué par un avion jusqu’à deux milles cinq cents pieds dans les airs, le pilote du planeur a décroché le câble qui nous remorquait. À partir de ce moment, j’ai vécu un sentiment de grande liberté et de paix. Le pilote m’a même laissé conduire le planeur quelques secondes. C’était fantastique. Nous sommes atterris en douceur, en équilibre sur le seul pneu qui équipe cet aéronef. Ce fut la demi-heure la plus exaltante de ma vie.

Parle-moi de tes expériences de travail…

Mon premier emploi, c’était dans le cadre d’un projet où nous faisions plusieurs types d’artisanat. L’artisanat était un prétexte pour réunir, pour une première fois, des personnes handicapées à Lac-Mégantic. Ce projet nous a conduits à créer l’organisme qui regroupe les personnes handicapées depuis 30 ans. Par la suite, j’ai été responsable de plusieurs projets ayant toujours comme but le développement de services aux personnes handicapées. J’ai travaillé pour le Centre de réadaptation pendant deux ans et demi. J’ai été responsable d’un projet de culture en serres. J’ai été président de l’organisme des personnes handicapées pendant dix ans; président et président-fondateur du transport adapté pendant 22 ans; membre fondateur et président de Logis Mégantic, pendant 11 ans.

J’ai participé au C. A. de Promotion-logement, coopérative qui a inventé le maintien à domicile pour personnes lourdement handicapées physiques au Québec. J’ai participé à la création des colloques sur le transport adapté et j’ai même été membre organisateur du colloque du transport adapté, à deux reprises. J’ai été membre du C. A. de Centraide Estrie. J’ai aussi été membre, quelques mois, du C.A. pour le CLSC Maria-Thibault et de l’Hôpital Frère-André. J’ai eu une entreprise de réparation d’appareils électroniques. J’ai participé, comme membre organisateur, à l’organisation d’une finale provinciale des Jeux olympiques. J’ai donné des conférences dans quelques écoles et même aux étudiants du CHUS.

C’est quoi Handi-capable pour toi?

Un groupe de personnes handicapées qui ont l’objectif de promouvoir le travail sous sa forme la plus honorable, soit celle qui contribue à l’accomplissement de la personne.

Qu’est-ce que tu changerais de ta vie?

Je me préoccuperais de me mettre à l’abri du besoin.Quelles sont tes motivations?

Je crois que j’ai hérité de la famille de mon grand-père du côté de ma mère, d’un esprit chevaleresque. Au cours de mes fréquentations, j’ai rencontré beaucoup de grandes personnes qui sont souvent considérées petites dans notre société de consommation fucky.

Si tu avais un message aux autres membres, il serait?

Organisez-vous vous-même avant de vous faire organiser.

Marc Pilon et Maurice Richard