Des membres de Handi-Capable s’expriment ici dans : Inquiétudes autour du transport adapté

Des membres de Handi-Capable s’expriment ici dans : Inquiétudes autour du transport adapté

Publié le 13 novembre 2014 à 06h41 | Mis à jour à 06h41

 

(De Handi-Capable nous reconnaissons dans cette photo : Jean-François Denis, Diane Gagné, Guy Dumoulin, Maurice Richard et Marc Pilon. – Et Colette Jean qui témoigne, voir le paragraphe en rouge brique.)

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Une vingtaine de personnes ont formulé leurs inquiétudes devant une diminution potentielle du service de transport adapté.

 

IMACOM, JOCELYN RIENDEAU

 

JONATHAN CUSTEAU
La Tribune

(SHERBROOKE) Ils étaient une vingtaine de citoyens entassés dans l’exigu local d’assemblée de la Société de transport de Sherbrooke (STS), mercredi, au centre communautaire de l’arrondissement Jacques-Cartier, pour exprimer leurs inquiétudes liées au service de transport adapté. Retards au travail, difficultés à joindre un répartiteur et craintes d’une révision des critères d’admissibilité ont été abordés.

 

La coordonnatrice du Regroupement des usagers du transport adapté de Sherbrooke métropolitain (RUTASM) France Croteau a affirmé avoir appris que les critères d’admissibilité au transport adapté seraient revus pour diriger une partie de la clientèle vers le service régulier.

« Ça en exclurait plusieurs qui ne sont pas capables de prendre le transport urbain. L’accès aux biens et services de la société serait compromis pour les personnes à mobilité réduite. Ces personnes devraient donc payer un accompagnateur pour les aider à prendre le transport urbain, s’en remettre à des bénévoles ou se tourner vers les membres de leur famille. Elles seront à la merci de la disponibilité des autres et sortiront moins. C’est toute l’intégration des personnes handicapées qui est en jeu. »

Mme Croteau craint aussi que des personnes âgées en perte de mobilité ou qui ont des problèmes de mémoire se retrouvent perdues dans le réseau régulier.

La coordonnatrice du RUTASM a aussi demandé un ajout de services les fins de semaine « pour éviter de pénaliser les personnes handicapées. Réduire ces transports vers des activités de loisirs, c’est carrément dire que ce n’est pas important alors que pour eux, l’intégration passe par ces loisirs ». Elle a du coup déploré que la ligne pour réserver un transport soit constamment engagée et suggère qu’on ajoute un ou des répartiteurs.

François Desmarais, qui s’était aussi présenté au conseil municipal la semaine dernière, a déploré que des nouvelles directives obligent les chauffeurs à déposer les usagers à plus de 500 mètres de l’entrée du Maxi-Club du Centre Sherbrooke (anciennement place Belvédère). Les personnes à mobilité réduite doivent donc parcourir 500 mètres pour se rendre au gymnase, ce qui en a convaincu plusieurs d’abandonner l’entraînement. « Le propriétaire Marc Jalbert nous dit qu’il y a neuf pieds et trois pouces entre le sol et le plafond et que ça laisserait amplement d’espace pour les minibus », a insisté M. Desmarais.

Le président de la STS, Bruno Vachon, a réfuté cet argument. « Il faut dix pieds et un pouce pour que le minibus puisse circuler, donc c’est impossible. Un aménagement a été prévu pour entrer par l’arrière, mais il n’était pas accessible lors de notre visite. Nous suivons le dossier et nous ne prendrons pas des semaines pour le régler. Nous cherchons une solution. »

Colette Jean, qui travaille dans un bureau du gouvernement, est forcée de se présenter au travail en retard depuis quelques semaines. « Je commence à 7 h 15. Le transport adapté est offert à partir de 7 h. J’étais la première utilisatrice de la journée et je n’avais pas de problèmes jusqu’à quelques semaines. Le transport s’arrête maintenant pour faire monter une autre passagère en chemin. J’arrive donc avec dix minutes de retard, que je dois reprendre sur ma pause café. Je trouve ça inacceptable. On m’a carrément dit de prendre des arrangements avec mon employeur. Mon employeur n’a pas à s’adapter à mon horaire. »

Bruno Vachon a voulu se faire rassurant. « Nos décisions ne sont pas prises pour couper du service. Le but est d’optimiser, d’en offrir plus à moindre coût. Nous ne sommes pas insensibles à ce que nous entendons ce soir (hier) », a-t-il mentionné en ne manquant pas de rappeler qu’il fallait tout de même respecter les budgets.

Enfin, il a invité les usagers mécontents à formuler leurs plaintes au service à la clientèle pour permettre d’assurer un suivi immédiat aux situations problématiques.